Crise au PDG : Le camp Onanga Y’Obegue crie déjà victoire, prudence retorque l’aile Louembé !

La guerre de leadership pour le contrôle du Parti démocratique gabonais (PDG) est depuis vendredi sur le terrain judiciaire. Samedi matin, le camp d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue, nommé secrétaire général par Ali Bongo, a revendiqué une « victoire judiciaire » en raison du renvoi de l’affaire à la Cour constitutionnelle. Dans un long post publié sur sa page Facebook, il a salué ce qu’il considère comme une confirmation de sa légitimité. Quelques heures plus tard, le camp rival, présidé par Blaise Louembé et issu du congrès du 30 janvier 2025, a tenu à « remettre les pendules à l’heure » par la voix de sa porte-parole, Frédérique Eyang Beyeme.

Ali Akbar Onanga salue « la victoire du droit »
Dans une publication virulente, Ali Akbar Onanga, présenté comme le nouveau bras droit d’Ali Bongo, a affirmé que la justice avait déjà confirmé sa légitimité par ce renvoi devant la Cour constitutionnelle. « Le 25 juillet 2025 restera gravé dans l’histoire du PDG comme le jour où la justice a dit NON à l’usurpation et OUI à la légalité statutaire », a-t-il écrit, en saluant la décision du juge des référés du Tribunal de première instance de Libreville. Selon lui, le tribunal aurait rejeté les « tentatives désespérées » de ses opposants et reconnu la validité de sa nomination par l’ancien président du parti.
Le nouveau bras droit d’Ali Bongo dans sa reconquête du parti
Ali Akbar Onanga a également revendiqué l’exclusivité de l’autorité en matière de validation des candidatures pour les législatives et locales de septembre et octobre, affirmant que « le ministère de l’Intérieur ne pourra recevoir aucune candidature qui ne soit signée de [sa] main ou de ceux [qu’il aura] désignés ». Dans un appel solennel aux militants, il a néanmoins tendu « la main au dialogue », soulignant la nécessité de présenter des candidatures « consensuelles » pour maximiser les chances du PDG aux prochains scrutins.
Le camp Louembé réfute toute « victoire judiciaire »
Dans l’après-midi, Frédérique Eyang Beyeme, porte-parole du camp Louembé, a répliqué dans un communiqué signé par la secrétaire générale Angélique Ngoma. Ce camp a démenti les affirmations d’Onanga Y’Obegue, précisant que « le tribunal de première instance de Libreville n’a pas encore rendu sa décision ». L’affaire a été transmise à la Cour constitutionnelle pour un contrôle de constitutionnalité de l’article 64 de la loi n°016/2025 relative aux partis politiques.
Le communiqué de samedi du PDG
« Toute affirmation selon laquelle la justice aurait tranché ou que le procès serait terminé relève de la communication mensongère destinée à pervertir les faits », a martelé Eyang Beyeme. Le camp Louembé, issu du congrès du 30 janvier, a exhorté ses militants à « ne pas céder à la désinformation » et à attendre sereinement la décision des neuf sages de la Cour constitutionnelle.
Une guerre des chefs qui fragilise le PDG
Cette bataille judiciaire met en lumière la profonde crise traversée par le PDG depuis sa chute du pouvoir. Le parti fondé par Omar Bongo Ondimba est désormais divisé entre deux lignes : le directoire issu du congrès de janvier, et le camp de l’ancien chef de l’État, Ali Bongo, qui continue de revendiquer son autorité comme président du parti.
À quelques semaines des élections législatives et locales prévues les 27 septembre et 11 octobre 2025, cette rivalité pourrait fragiliser le PDG et compliquer la validation de ses listes de candidatures. Entre les déclarations triomphantes d’Ali Akbar Onanga et la prudence affichée par le camp Louembé, la bataille pour le contrôle du parti est loin d’être close.
@info241.com
