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Crimes coloniaux au Niger  : Paris ouvert au dialogue, mais toujours aucune reconnaissance officielle

Crimes coloniaux au Niger  : Paris ouvert au dialogue, mais toujours aucune reconnaissance officielle
Crimes coloniaux au Niger  : Paris ouvert au dialogue, mais toujours aucune reconnaissance officielle © 2025 D.R./Info241

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Plus d’un siècle après les massacres commis par la mission Voulet-Chanoine au Niger, la France se dit ouverte à un «  dialogue bilatéral  » avec les autorités nigériennes, selon une lettre datée du 19 juin et révélée ce mardi 15 juillet par The Guardian. Cette réponse, signée par le représentant permanent de la France auprès de l’ONU, intervient dans le cadre d’une plainte portée par quatre communautés nigériennes, descendantes des victimes de l’expédition de 1899. Le gouvernement français affirme être disposé à coopérer en matière de «  recherches sur la provenance  » des objets pillés et à participer à des travaux sur la mémoire historique. Cependant, il n’y est fait mention d’aucune reconnaissance de responsabilité.

Menée par les capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine, cette expédition militaire coloniale a fait des milliers de morts parmi des civils non armés dans plusieurs localités, dont Birni-N’Konni, Tibiri et Zinder. Des villages entiers ont été incendiés, leurs habitants massacrés, et des objets précieux pillés. Selon le rapporteur spécial de l’ONU Bernard Duhaime, «  aucun officier n’a jamais été inquiété   » pour ces actes pourtant connus de l’administration coloniale de l’époque. L’historienne et juriste Jelia Sané déplore un refus de Paris de se confronter pleinement aux faits : «   Ils ne contestent pas les événements, mais ils n’entrent pas non plus dans le fond  », dit-elle.

Alors que le Niger réclame l’ouverture des archives et la restitution des biens culturels, la France invoque toujours le principe de non-rétroactivité du droit international, soulignant que les traités actuels ne peuvent être appliqués rétroactivement aux faits de 1899. Si des excuses ont été formulées pour des répressions en Algérie, à Madagascar ou encore au Rwanda, la mission Voulet-Chanoine reste largement absente des manuels scolaires français. Pour Hosseini Tahirou Amadou, enseignant à Dioundiou et figure du combat mémoriel lancé en 2014, «   la reconnaissance des crimes est le premier pas avant toute réparation   ». Le dossier devrait figurer au prochain rapport du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en octobre, dans une année que l’Union africaine a désignée comme «  année des réparations  ».

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