Port-Gentil : 540 palétuviers plantés pour restaurer la mangrove

Les associations Les Potagers bio écoliers du monde et Les Amis de la Lowé ont organisé, le samedi 26 juillet, une vaste opération de planting de palétuviers au quartier Lip, dans le 4ᵉ arrondissement de Port-Gentil. Pas moins de 540 propagules de rhizophora ont été mises en terre pour protéger l’environnement, réguler le climat et préserver le bien-être des communautés côtières.

Une action citoyenne et écologique
Dans le cadre de la préservation de l’écosystème des mangroves, ces deux associations, en partenariat avec les anciens habitants du quartier Lip, ont mené une journée citoyenne axée sur l’écologie. L’événement a débuté par une séance de sensibilisation sur l’importance des mangroves dans la reproduction des produits halieutiques.
Il s’est poursuivi par une opération de ramassage de déchets le long du littoral, avant de s’achever par le reboisement de 540 palétuviers. « La mangrove a besoin d’un environnement sain pour se développer. Elle est essentielle, car elle nous protège des inondations et offre un habitat de reproduction aux poissons », a déclaré Désiré Saphou, manager de l’association Les Potagers bio écoliers du monde.
Un rôle vital pour l’écosystème
L’opération visait à restaurer les zones côtières dégradées par la plantation de propagules de rhizophora, un arbre typique des zones salines littorales. « Nous avons commencé à Lip, mais cinq sites ont été identifiés : la Marina, Favom, Sans Manguier et derrière le Ranch », a précisé Désiré Saphou.
La mangrove, située à la frontière entre la terre et la mer, joue un rôle crucial dans la protection du littoral, la régulation du climat et le maintien de la biodiversité. Elle agit comme une barrière naturelle contre l’érosion côtière, les tempêtes et les inondations.
Une alerte sur la disparition des mangroves
« Ces mangroves protègent les populations côtières des inondations. Elles sont aussi le lieu de reproduction des poissons et des crevettes. Si elles disparaissent, les communautés deviennent vulnérables aux effets du changement climatique et aux pertes des ressources halieutiques », prévient Saint Bickolard Mabicka Iwangou, chercheur à l’Institut de recherche agronomique et forestière (Iraf) et expert en mangroves.
Selon la FAO, la superficie des mangroves gabonaises est en déclin : « 80 % des poissons se reproduisent dans les mangroves, mais leur surface entre Libreville et Port-Gentil a diminué de 6 %. En 2011, elle couvrait 2 600 km² dans le pays, dont 1 450 km² dans la province de l’Estuaire et 1 000 km² dans l’Ogooué-Maritime. En 2020, ces superficies sont passées à 845 km² dans l’Estuaire et 597 km² dans l’Ogooué-Maritime, soit plus de 600 km² perdus en moins de dix ans », alerte l’expert.
Une journée de mobilisation
Cette action s’inscrivait dans le cadre de la Journée internationale pour la conservation des écosystèmes de mangroves, sous le thème « Une économie durable au service du bien-être écologique ». Elle a réuni plus de 50 participants, qui ont reçu des attestations de participation à l’issue de la cérémonie de clôture.
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