Crise à REAGIR : Le camp Ndong Obiang riposte avec un nouveau logo et siège, mais conserve le nom
Décidemment la crise au sein du parti REAGIR n’a pas encore fini de livrer son épilogue. Ce jeudi 24 juillet, le camp de François Ndong Obiang et ses alliés ont répliqué publiquement aux attaques de leurs rivaux internes, relançant une guerre de légitimité qui paralyse le parti depuis des mois.
Le camp de Michel Ongoundou Loundah affirme avoir interdit à François Ndong Obiang d’utiliser la marque REAGIR, en s’appuyant sur une note de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) attribuant la propriété à Félix Bongo. Pour les proches de Ndong Obiang, cette manœuvre vise à délégitimer le parti politique qu’ils revendiquent comme le REAGIR fondé en France en 2016 et reconnu au Gabon, distinct – selon eux – de l’entité portée par Félix Bongo, présentée comme une entreprise de production.
Conférence de presse et déménagement forcé
En réponse, François Ndong Obiang a tenu hier une conférence de presse dans un nouveau siège au quartier Louis. Son camp dénonce notamment le refus de la propriétaire d’encaisser leur paiement du loyer de l’ancien siège de Bas de Gué-Gué, au motif qu’il aurait déjà été réglé par M. Bongo. Conséquence : le local a été vidé et fermé par le camp Ndong Obiang, qui y voit la preuve d’une tentative d’éviction orchestrée.
Une vue des journalistes présents hier
Sur le terrain explosif de l’identité visuelle, Bruno Ondo Mintsa, conseiller de Ndong Obiang, a annoncé un changement de logo tout en conservant le nom REAGIR. Objectif : sortir de l’impasse juridique tout en maintenant l’ancrage politique et la reconnaissance publique du parti. Cette décision acte, de facto, l’existence de deux “REAGIR” concurrents, chacun revendiquant sa légitimité historique et légale.
Pas de fusion avec l’uUDB, soutien réaffirmé à Oligui Nguema
Le camp Ndong Obiang a par ailleurs démenti toute fusion-absorption avec l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). Il a réaffirmé son soutien au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, un alignement politique revendiqué depuis le 30 août 2024.
Cet épisode confirme la persistance de la crise interne au sein de REAGIR, désormais fracturé entre batailles juridiques autour de la marque, conflits d’occupation des sièges et lutte de leadership. À ce stade, aucune issue consensuelle ne se dessine : le parti reste divisé sur la légitimité et le contrôle de son appareil, au risque de s’affaiblir durablement sur la scène politique gabonaise.
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