Bourses d’études : Le Gabon dira non à la France, le Canada et les États-Unis pour 2026

Le Gabon va faire une pause dès l’année prochaine, via l’ANBG, dans l’attribution de bourses à destination des pays onéreux. C’est ce qu’a annoncé le président Brice Clotaire Oligui Nguema, jeudi dernier, lors d’une rencontre avec ses compatriotes établis aux États-Unis. Sont principalement concernés la France, les États-Unis et le Canada, où l’État prend en charge des frais de scolarité élevés sans retour sur investissement, nombre d’étudiants ne regagnant pas le pays après leur formation. Un cycle que le chef de l’État entend rompre. Il souhaite privilégier désormais des destinations africaines moins coûteuses, telles que le Sénégal, le Maroc ou le Ghana.

Répondant à plusieurs interpellations sur les possibilités de financement des études supérieures hors du pays, le président Oligui Nguema a été catégorique. « Cette année [2026, ndlr], il n’y aura pas de bourses pour les États-Unis. Il n’y aura pas de bourses pour le Canada. Parce que les études coûtent cher. Vous m’avez voté pour vous dire la vérité », a-t-il déclaré, sans détour devant ses compatriotes de la diaspora américaine. Mettant ainsi fin à une politique jusque-là généreuse envers ses étudiants inscrits dans des établissements d’élite hors du continent.
Une autre vue de la rencontre avec la diaspora gabonaise établie aux USA
Le président a motivé cette décision par la hausse continue des coûts de scolarité dans ces pays d’occident, mais aussi par le phénomène persistant de non-retour des étudiants une fois leurs diplômes obtenus. « Ils ne reviennent jamais au pays. Il va avoir son doctorat en médecine ou ailleurs, il préfère rester ici parce que ça paye mieux », a-t-il regretté le 10 juillet dans une logique de vérité face à ses compatriotes. Selon lui, il est désormais impératif de revoir les priorités pour garantir un meilleur retour sur investissement éducatif pour le Gabon.
Dans cette optique, les bourses de l’État seront dorénavant orientées vers des pays plus accessibles financièrement et dont les ressortissants reviennent majoritairement au Gabon. Le chef de l’État a cité le Sénégal, le Maroc et le Ghana comme destinations prioritaires. « On préfère donner la bourse à quelqu’un qui va au Sénégal, au Ghana, au Maroc, parce qu’on sait qu’ils vont revenir », a-t-il insisté. Une manière de promouvoir une formation plus proche du continent tout en assurant la disponibilité future de compétences sur le sol national.
Reste à savoir si cette stratégie, bien qu’économiquement rationnelle, suffira à répondre aux aspirations d’une jeunesse avide de formation d’excellence. Car, malgré la volonté de favoriser le retour des diplômés, le pays continue de faire face à un chômage élevé et à un manque de structures d’accueil pour les cadres qualifiés. Le pari du président est clair : stopper l’hémorragie intellectuelle et investir dans une élite plus enracinée, plus disponible, et surtout plus engagée envers le développement national.
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