Mort d’un sénégalais à Port-Gentil : les 2 ado-tueurs condamnés à 5 et 10 ans de prison

La session criminelle pour mineurs de Port-Gentil s’est refermée ce lundi 23 juin sur une affaire glaçante : deux adolescents gabonais de 16 et 17 ans ont été reconnus coupables du meurtre d’un ressortissant sénégalais, agent de la SGS, survenu dans la nuit du 24 décembre 2024. Le verdict est tombé : les jeunes assaillants ont écopé de cinq et dix ans de prison, dont une partie assortie de sursis.

Ce soir-là, armés d’un couteau et d’une machette, les deux mineurs – l’un alcoolisé, l’autre sous l’emprise de stupéfiants – se livraient à une errance criminelle dans les rues de Port-Gentil. À hauteur de la SEEG, l’un d’eux repère un homme, téléphone à la main, près d’une station-service. Il s’agit de Dominique Anangapey, un travailleur sénégalais apprécié dans le quartier. L’adolescent traverse la rue, tente de lui arracher son appareil. Mais l’homme résiste. L’altercation vire au drame : un coup de couteau à la poitrine met fin à sa vie.
Une courte cavale
Fuyant les lieux, les jeunes agresseurs pensent échapper à la justice. C’était sans compter les investigations rapides de la police, déclenchées par la plainte déposée par l’employeur du défunt. Quelques jours plus tard, les deux adolescents sont arrêtés, placés en détention, puis présentés devant le parquet. Le dossier est accablant : intention de nuire, usage d’armes blanches, volonté manifeste de voler, et surtout, une violence gratuite, sans retenue.
Une vue des magistrats de cette cour spéciale
Jugés selon les dispositions du Code pénal gabonais – notamment les articles 193, 292 et 296-4 – les deux mineurs ont été déclarés coupables d’association de malfaiteurs, de tentative de vol aggravé et d’homicide volontaire. L’un a été condamné à cinq ans de réclusion criminelle, dont deux avec sursis. L’autre, considéré comme le principal auteur du meurtre, a écopé de dix ans, dont quatre avec sursis.
Un crime odieux
Ce crime odieux, commis à la veille de Noël, a profondément choqué la communauté sénégalaise de Port-Gentil et ravivé les débats sur la recrudescence des actes de violence juvénile dans la capitale économique. Des faits d’autant plus troublants qu’ils mettent en lumière un phénomène grandissant : celui d’une jeunesse livrée à elle-même, déscolarisée, marginalisée, souvent livrée à la drogue et à l’alcool.
L’affaire Dominique Anangapey laissera des traces. Et bien qu’ils aient été condamnés, les deux adolescents ont désormais sur les épaules le poids d’une vie ôtée, d’un Noël brisé et d’une ville marquée.
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