Législatives 2025 : Quelles forces domineront la 1ère Assemblée nationale de la Ve République ?

En attendant le dénouement du contentieux pré-électoral ouvert devant les tribunaux compétents, l’on peut dire que la première législature de l’après Bongo s’annonce ouverte. Deux blocs dominent d’emblée le paysage des 671 candidatures déjà en lice : le Parti démocratique gabonais (PDG), ancien parti au pouvoir renversé par l’armée en août 2023, qui a réussi à aligner 145 candidats sur l’ensemble des circonscriptions, et l’ Union démocratique des bâtisseurs (UDB), formation désormais portée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema avec 120 candidats investis.

Ce duel annoncé cristallise les attentes, d’autant que le PDG entend démontrer qu’il conserve un maillage territorial et une influence locale, tandis que l’UDB se présente comme la nouvelle première force politique du pays, portée par la légitimité présidentielle de Brice Clotaore Oligui Nguema qui part en course sans 25 candidats et des alliances conclues tout de même avec le PDG dans 5 sièges..
Les indépendants, arbitres possibles du scrutin
Troisième force en nombre de candidatures, les indépendants arrivent en masse avec 100 candidats déclarés. Leur poids pourrait s’avérer décisif dans plusieurs circonscriptions, notamment là où les équilibres entre PDG et UDB s’annoncent serrés. Historiquement sous-représentés à l’Assemblée nationale, les indépendants pourraient, cette fois, constituer un groupe charnière capable de basculer les majorités.
Tableau des forces en présence
Bloc politique | Partis | Nombre de candidats |
---|---|---|
Grands partis | PDG (145), UDB (120), Indépendants (100) | 365 |
Forces intermédiaires | UPR (35), UN (30), SDG (30), RPM (25), AP (19), FDS (18), EPG (14), LD (13), CLR (13), REAGIR (13) | 210 |
Petits partis | PDS (11), RPG (10), PSD (8), REGARD (6), CNCD (6), RNR (6), PNTP (5), UPG (5) | 57 |
Micro-partis | FPG (4), Udis (3), BDC (3), 7MP (3), USP (3), Adere (2), RHM (2), LPPG (2), PRC (2), Morena (1), UPNR (1), PSE (1), CCDG (1), RNB (1), PGP (1), LRA (1), FDR (1), APSG (1), BPU (1), USG (1), CAC (1), PSU (1) | 39 |
Derrière ce trio de tête, d’autres formations cherchent à exister. L’Union pour la République (UPR) avec 35 candidats, l’Union nationale (UN) (30), les Sociaux-démocrates gabonais (SDG) (30), le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) (25) ou encore l’Alliance patriotique (AP) (19) affichent des ambitions régionales et thématiques. Ces partis pourraient jouer un rôle de contrepoids, notamment dans les provinces où leur implantation est ancienne.
Le Front démocratique socialiste (FDS) (18), l’Ensemble pour le Gabon (EPG) (14), les Démocrates (LD) (13) et le Centre des libéraux réformateurs (CLR) (13) complètent le peloton des forces intermédiaires. Leur objectif est clair : peser dans la future Assemblée et s’imposer comme partenaires ou opposants stratégiques de la majorité présidentielle.
Petits partis mais grands enjeux
Plusieurs micro-partis complètent le tableau, avec des effectifs réduits mais des symboles politiques. Le Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS) (11), le Rassemblement pour le Gabon (RPG) (10), le Parti social démocrate (PSD) (8) ou encore le Rassemblement d’éveil gabonais (REGARD) (6) illustrent la diversité d’un paysage où près de 40 partis sont représentés. Même les plus petits, tels que le Mouvement du redressement national (Morena), la Cause commune pour le développement du Gabon (CCDG) ou encore le Parti gabonais du progrès (PGP), n’ont aligné qu’un seul candidat, mais ils espèrent capitaliser sur des bastions locaux.
Cette pluralité de candidatures reflète une effervescence démocratique inédite. Mais elle pose aussi la question de la future configuration politique de l’Assemblée nationale. Si le PDG et l’UDB apparaissent comme les locomotives, rien n’exclut que des coalitions imprévues émergent, notamment avec les indépendants et les partis moyens. Le caractère encore incertain du contentieux préélectoral, qui pourrait invalider certaines candidatures, ajoute une part de suspense. Le ministère de l’Intérieur doit encore trancher sur des recours multiples.
Quel visage pour la Ve République ?
La première législature de la Ve République sera déterminante. Elle devra non seulement refléter l’équilibre réel des forces politiques dans le pays, mais aussi donner des gages de stabilité au processus démocratique engagé depuis mai. Au-delà des chiffres, l’enjeu est de savoir si cette Assemblée deviendra un contre-pouvoir crédible ou un simple prolongement de l’exécutif.
Le rendez-vous des 27 septembre et 11 octobre s’annonce donc crucial : il dira si la rupture institutionnelle de 2023 a réellement ouvert la voie à un pluralisme assumé ou si la continuité des grandes machines politiques – PDG et UDB en tête – finira par l’emporter.
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