Gabon : Un jeune voyou prend 5 ans pour avoir dérobé la recette et le sac d’une tenancière de bar

Retour sur les faits

Les faits ont eu lieu le 16 août 2023 vers 23 heures à Igama, à cheval entre Mounadji et Cuvette centrale, dans le 4ᵉ arrondissement de Port-Gentil. Ce jour-là, dame Gertrude Manomba (43 ans) était en train de fermer son débit de boisson dans le but de rentrer chez elle en compagnie de son fils. Quelques instants après, ils décidèrent de siroter une limonade ensemble afin de prolonger leur joie.

Le mis en cause au cours de l’audience vendredi

Assise avec son téléphone portable sur la table, la mère de famille constatait plusieurs va-et-vient suspects d’un jeune individu autour de sa table, ce qui l’emmena à enlever ledit outil numérique. Le jeune homme, voyant que le téléphone n’était plus sur la table, posa tout de même la question à dame Gertrude Manomba : « Pourquoi as-tu déplacé le téléphone ?  ». Gertrude, agacée, rétorqua : « C’est le mien et je n’ai pas de compte à te rendre  ».

Le passage à l’acte

Convaincu qu’il avait affaire à une dame farouche, le jeune voyou sortit un couteau de sa poche, menaça sa victime avant de lui arracher le sac dans lequel se trouvait sa recette de la journée et une forte somme d’argent issue de la tontine. Rangeant son arme blanche, il sortit du bar avec ses amis avant que l’un d’entre eux, repassant près du lieu du crime, ne soit interpellé par les personnes ayant assisté à l’acte criminel.

L’avocate de la défense

Présenté comme étant Christ Mouyema Sambounganga, les riverains trouvèrent sur lui une machette qu’il avait soigneusement dissimulée dans son pantalon avant d’être conduit au poste de police le plus proche. Une plainte fut alors déposée auprès des services compétents. Interrogé, ce dernier nia toute participation audit braquage, indiquant qu’il était tout de même présent lors de la commission des faits, mais que c’est son acolyte Guy Barney Moulomba alias Papi Choc qui était l’auteur principal du crime.

L’étau judiciaire

Interpellé et interrogé à son tour, Papi Choc reconnut les faits mis à sa charge avant de préciser qu’il avait bel et bien soutiré le sac de la plaignante. Traduit à l’audience criminelle pour répondre du crime de vol avec menace d’une arme apparente, le mis en cause reconnut les faits qui lui étaient reprochés, autorisant le ministère public à requérir à son encontre sa culpabilité et sa condamnation à 20 ans de réclusion criminelle.

Le ministère public au cours de son réquisitoire

La défense plaida, à titre principal, la disqualification de la prévention retenue contre son client en délit de vol. À titre subsidiaire, elle demanda la clémence de la Cour. Puni par l’article 292 du Code pénal et 295 alinéa 2 du même Code, vu qu’il résulte un doute quant à l’usage d’une arme blanche au cours de la commission des faits, la Cour estima devoir disqualifier les faits en celui de vol aggravé en application de l’article 296 alinéa 2 du Code pénal et l’a déclaré coupable. Il a été condamné le 8 août à 5 ans de réclusion criminelle, à un million de FCFA d’amende et aux dépens.