Bilan des 100 jours : Immongault promet monter la sécurité d’un cran, les Gabonais sur leur faim !

Invité ce mercredi soir sur le plateau spécial dédié aux 100 jours du gouvernement Oligui Nguema sur Gabon 1ère, Hermann Immongault n’a pas chômé pour défendre son département. Entre projets bétonnés, discours musclés et promesses de fermeté, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a voulu prouver qu’il n’est pas là pour enfiler des gants de velours. Mais sur le terrain, les Gabonais attendent toujours le coup décisif.

Une loi pour muscler le secteur
D’entrée, Immongault a planté l’immensité de sa tache : la sécurité au Gabon est « un défi immense ». Pour y répondre, il prépare une Loi de programmation sécuritaire, version civile de la Loi de programmation militaire, censée offrir au pays une stratégie claire et des moyens renforcés jusqu’en 2029. Dans le viseur : plus d’hommes, des infrastructures modernisées et une réponse adaptée aux « menaces nouvelles ».
Un extrait de l’émission d’hier
Côté réalisations concrètes, cinq postes de police avancés ont vu le jour : deux déjà opérationnels au PK7 et à Bizango, trois autres en phase d’opérationnalisation à Malibé, Ingoumier et Bikélé pour le Grand Libreville. L’objectif affiché : donner corps à la fameuse « police de proximité », encore en quête de visibilité. En parallèle, trois commissariats sont en construction à Lastoursville, Port-Gentil au Château. Et ce n’est qu’un début : le programme sécuritaire prévoit une montée en puissance du parc immobilier policier sur les quatre prochaines années.
Des renforts humains annoncés
Sur le front des effectifs, le ministre annonce la sortie prochaine de 221 nouveaux officiers en septembre, promettant de « garder la cadence ». Les chiffres avancés sur le taux d’élucidation des enquêtes (42 %) sont présentés comme encourageants, mais le constat est lucide : « Les populations attendent davantage ».
Une autre vue de l’émission
Sujet brûlant, l’immigration clandestine n’a pas été éludée. Immongault reconnaît l’attrait du Gabon, ses tensions sociales et sécuritaires, mais se garde des illusions : « L’immigration zéro est impossible, sauf à ériger des murs ». Pour contenir les flux, le ministère a multiplié les postes frontaliers et les antennes provinciales de la DGDI, notamment dans la province du Haut-Ogooué, et mise sur la coopération régionale via la CEMAC et la CEEAC. L’idée : agir en amont, en sécurisant aussi les pays de transit.
Fraude documentaire : pas de quartier
Sur la délicate question des faux passeports produits au CEDOC, Immongault assume : un réseau a été démantelé, y compris avec des complicités internes. « C’est là où le bas blesse », reconnaît-il, tout en promettant une réponse « de fermeté » et en rappelant les mesures prises : sécurisation de la carte nationale d’identité électronique, contrôles renforcés sur les passeports.
Le ministre affirme vouloir « monter d’un cran » la sécurité des Gabonais. Mais derrière la communication maîtrisée, la rue attend des résultats palpables : moins de chantiers inaugurés dans les micros, plus de sécurité ressentie au quotidien. Car dans l’arène des 100 jours, si Immongault a montré les muscles, les Gabonais attendent encore le K.-O. qui prouvera que la politique sécuritaire de la Ve République frappe vraiment.
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