États-Unis : Le rappeur P. Diddy partiellement blanchi mais reste dans la tourmente judiciaire

Le verdict, salué comme «  la meilleure issue possible   » par sa défense, n’a pas manqué de susciter l’incompréhension et la colère d’une partie de l’opinion. Car au fil des audiences, les témoignages accablants de plusieurs ex-compagnes ont dressé le portrait d’un homme richissime, violent et manipulateur, organisant des orgies sous drogue dans un environnement qualifié de «  toxique et dégradant  » par plusieurs médias américains et européens. Mais pour les juges, l’accusation n’a pas su démontrer, selon les définitions strictes de la loi, l’existence d’un réseau de traite humaine.

La scène du verdict fut à elle seule un symbole : agenouillé devant sa chaise, P. Diddy a prié, avant d’applaudir sous les cris de joie de ses partisans. Si l’artiste échappe à la perpétuité, il encourt tout de même jusqu’à 20 ans de prison pour les deux chefs de condamnation restants. Ses avocats réclament la peine minimale, estimée entre 21 et 27 mois, mais le juge Arun Subramanian a refusé sa libération sous caution, jugeant qu’il représentait encore un danger.

Au-delà du pénal, la figure de Sean Combs reste fragilisée par une pluie de plaintes civiles. Selon El País, il ferait face à des centaines de plaintes pour agressions sexuelles, impliquant hommes et femmes, plusieurs affirmant avoir été violés sous l’effet de drogues administrées à leur insu. Un calendrier judiciaire encore chargé attend donc l’ancien magnat du hip-hop, jadis estimé à près d’un milliard de dollars.

Pour certains observateurs, comme The Atlantic ou Le Soir, ce jugement pourrait paradoxalement relancer la carrière de Combs, dans une époque où les récits de rédemption masculine trouvent parfois un écho populaire. Reste que pour ses accusateurs, la victoire judiciaire du rappeur sonne comme une défaite morale. Un épisode judiciaire se referme, mais l’affaire P. Diddy est loin d’être terminée.